Ôté de ses complexes, compliqué devient simple !

" Faire compliqué est d'abord l'apanage des cerveaux sacs de nœuds en mal existentiel." PR

C'est sur cette affirmation singulière, j'en conviens, que je vais m'appuyer afin d'essayer de comprendre, avec vous, pourquoi avons-nous tant besoin de faire compliqué pour exister dans le monde du Business ?

Tragique stratégie. Oui et le mot est approprié eu égard aux conséquences multiples et désastreuses du compliqué dans le Business sur l'interne comme sur l'externe.

Prenons pour base, la définition du Dictionnaire Larousse.

Ce qui est difficile à démêler, à comprendre : C'est d'un compliqué !

" Ce qui est difficile à démêler." C'est clair que plus les nœuds sont nombreux, plus ils ont été serrés par confort ou par sécurité, plus ils ont de l'antériorité, plus ils sont ardus à dénouer sans oublier ce casse-tête à retrouver leurs auteurs ou à défaut comprendre exactement ce qu'ils ont voulu faire ou ne pas faire (cas très fréquents notamment au niveau du SI - ERP).

"Ce qui est difficile à comprendre." Clair que les organisations des entreprises pour la plupart construites par empilage, à l'image d'un château de cartes, foisonnent de ces éléments divers si courus, avant que des esprits téméraires décident de tenter le grand ménage pour leur donner une certaine harmonie et limpidité.

Il est de coutume quand il y a des problèmes d'aller chercher des responsables, pour ne pas dire des coupables. Alors trouvons les principaux !

Le premier responsable - coupable qui vient à l'esprit est le Temps ou plus exactement la consolidation du temps, donc l'Histoire. Il est évident que la "l'entreprise compliquée" est à l'image de son histoire, un peu comme celle d'une famille à travers les siècles. De quoi donner le tournis tous les jours ...

Le deuxième niveau de responsabilité - de culpabilité se situe au niveau des femmes et des hommes qui ont fait l'entreprise. Et là nous entrons dans un domaine encore plus compliqué que les organisations. Les pérégrinations du cerveau humain en mal existentiel . Comment faire compliqué quand nous pouvons faire simple. Et bien simplement à vouloir chercher très loin ce qui se trouve déjà à notre portée. L'écoute ! L'observation ! L'humilité à aller regarder ce qui existe avant d'imaginer et pire encore de refaire la même chose en plus compliqué. Laisser son empreinte dans une entreprise ne veut pas dire réinventer sans cesse la roue mais déjà arriver à la faire tourner !

Enfin le troisième et petit dernier, le Progrès ou pour être "in", l'Innovation. sous toutes ses formes techniques, sociales, légales... Beaucoup affirment que l'innovation est la première source de fabrication du compliqué. Cette course effrénée qui ne laisse pas le temps au temps et qui conduit parfois à inventer le superflu, l'inutile alors que nous avons été chercher le confort. Mais qui invente si ce n'est le cerveau de l'humain animé par la frénésie de la différence, de la singularité pour ne pas dire de l'ego. Ah cet ego, trouble psychologique du cerveau humain qui fait tant de dégâts dans nos entreprises.

Résumons par cette formule simple.

" Les entreprises compliquées" trouvent leur racines dans le cerveau en mal existentiel de leurs principaux décideurs, s'enterrent dans le compliqué avec le temps et disparaissent ou se sauvent en se simplifiant dans l'audace...

Avant de tenter de trouver des solutions et des parades au faire compliqué quand nous pouvons faire simple, énumérons les différents domaines où le compliqué foisonne dans une entreprise.

• Son organisation ou plutôt son absence d'organisation mais aussi la manière de penser et de faire des dirigeants, managers. Combien de fois les clients ont la sensation d'avoir affaire à plusieurs entreprises dans une seule. Très typique des grands groupes construits via une croissance externe importante. Mais aussi des PME où les chefs d'entreprise fondateurs ont beaucoup de mal à admettre qu'ils ne peuvent pas être compétents dans tous les domaines et qu'il faut savoir passer le témoin. Ils sont souvent les premiers à entretenir un tel désordre qui rend vraiment compliqué l'exercice des métiers dans l'entreprise et son corollaire direct, la satisfaction des clients.
• Ses processus, ses outils ou son absence d'outils ou de processus qui laisse la place au développement du système D avec autant de systèmes que d'individus. Nous pouvons imaginer dans quelle galère se trouvent les opérationnels qui recherchent comme le Client, pour la résolution de ses litiges, harmonie et cohérence.
• Ses actionnaires. Principalement par la pression qu'ils peuvent mettre en confiant aux dirigeants des feuilles de route à dormir debout à réaliser aussi en dormant debout tellement les attentes sont fortes sur le court terme. Sous une pression pour une pression, aucune entreprise ne peut arriver à faire quelque chose de bien, donc de simple. Et pour faire simple, c'est très compliqué. Il est nécessaire de prendre le temps. Mais aussi leur ignorance des réalités du terrain faute d'y être régulièrement. Tout le monde sait la stérilité des visites en grandes pompes des sites opérationnels notamment où tout ce qui ne fonctionne pas est camouflé, chacun ayant peur pour sa tête et sa carrière.
• Le manque global de vision, d'anticipation. Une entreprise s'enferme dans le compliqué quand elle est contrainte de devoir galérer pour rattraper ses concurrents. Bien plus simple de ramer à sa cadence devant quand nous avons su prendre des longueurs d'avance sur la concurrence.
• L'environnement externe de l'entreprise. Le cadre légal, social, fiscal, économique... Des sujets bien d'actualité. Plus cet environnement externe est rigide et flou, plus il enterre la simplicité que chacun dans l'entreprise aimerait tant avoir...

Alors que faire, s'habituer au compliqué ou lutter contre ?

La solution au compliqué pour le compliqué si solution il y a semble se trouver dans le compromis suivant :

" Encadrer ce qui est compliqué voire complexe pour le réserver à des domaines n'impactant pas le quotidien de l'entreprise, donc ses opérations. "

Comment ?

• En commençant par simplifier drastiquement tous les processus opérationnels et cette simplification commence par une organisation lisible de toutes et tous avec des missions, des objectifs, des échéances clairement définis. Personne ne sait faire simple dans un désordre aussi organisé soit-il.
• En accompagnant les dirigeants et managers afin de les aider à réfléchir"pragmatique et simple", à sortir du mode intrusif terriblement chronophage de ce qu'ils pourraient réellement faire pour un développement sous contrôle et non pas en mode crise de leur entreprise.
• En positionnant chacune et chacun à la place où il doit être.
• En réfléchissant à deux fois avant de se lancer dans une démarche de polyvalence et de mutualisation totale des métiers. Certes, l'entreprise gagne au niveau des coûts mais pas toujours au niveau de l'efficacité et de la qualité.
• En ayant une stratégie communiquée et partagée car maintenir le flou ou une absence de stratégie entretient ces silos et ces clans qui font que chacun définit et met en oeuvre sa stratégie faute d'avoir une stratégie fédératrice.
• En utilisant le numérique comme extraordinaire moyen de simplification et de connexion des métiers entre eux sans laquelle rien ne peut se faire de manière efficiente et coordonnée.
• Enfin, en étant exemplaires et transform'actifs pour être en position de force et influencer l'externe dans son devoir de simplification des domaines légaux, sociaux, économiques, fiscaux...

Ainsi ôté de ses nombreuses sources de fabrication, le compliqué prend le chemin de la simplicité.

" La simplicité est l'habit de la perfection." Wladimir Wolf-Gozin.